- calamité
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• av. 1590; calemite 1265; lat. médiév. calamita, du gr. kalamos « roseau »1 ♦ Vx Sorte de résine tirée des roseaux.2 ♦ Paléont. Plante fossile (ptéridophytes) du carbonifère inférieur, sorte de prêle géante répandue dans les terrains houillers.calamitén. f.d1./d Malheur, désastre collectif qui afflige tout un pays, toute une population. La famine, la guerre sont des calamités.d2./d Malheur irréparable, infortune extrême. Cette infirmité est une calamité.I.⇒CALAMITE1, subst. fém.A.— Vx. Pierre d'aimant que l'on mettait dans un roseau pour la faire flotter; p. ext., boussole :• D'abord calamite, puis aiguille flottante, la boussole, (...), devient vraiment pratique lorsque l'aiguille est placée sur un pivot.J.-B. CHARCOT, Christophe Colomb vu par un marin, 1928, p. 86.B.— P. anal. Marne ou argile blanchâtre qui, mise dans la bouche, attire la salive.Prononc. et Orth. :[kalamit]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1. a) XIVe s. [date du ms] calemite « pierre d'aimant » (BRUNET LATIN, Trésor, éd. P. Chabaille, I, partie III, ch. CXX, p. 147, une pierre d'aimant [ms. R., Bibl. nat. fr. 726 (anc. 7160°) Scribe italien, v. éd. Chabaille et éd. Carmody] : c'est calemite); b) 1527 calamite « boussole » (Cl. DE SEYSSEL, trad. de Thucydide ds HUG.); 2. 1611 « argile » (COTGR.). Empr. à l'ital. calamita (VIDOS, p. 267; HOPE, p. 31) attesté ds BATT., au sens 1 a dep. le XIIIe s. (Pier della Vigna), au sens 1 b av. 1348 (Francesco da Barberino; cf. 1294, lat. médiév. calamita « boussole », RONCIÈRE, Un inventaire de bord, p. 408 ds VIDOS), lui-même empr. au gr. médiév.
(DEI; DEVOTO) « aimant », DU CANGE, Gloss. mediae et infimae graecitatis, s.v., gr.
« fait de roseau » dér. de
« roseau »; les sens d'« aimant » et de « boussole » viennent de ce que le roseau était empl. à l'orig. comme flotteur de l'aiguille aimantée de la boussole. Bbg. HOPE 1971, pp. 31-32; p. 149 (n. 2). — SAR. 1920, p. 49. — WIND 1928, p. 164.
II.⇒CALAMITE2, subst. fém.A.— Vx. Résine extraite des roseaux.Rem. Attesté ds tous les dict. du XIXe s. et ds ROB.B.— ZOOL. Crapaud vivant dans les roseaux.Prononc. et Orth. :[kalamit]. Ds Ac. 1835-1878. DG considère le mot comme un néol. Étymol. et Hist. Av. 1590 calamite « sorte de résine » (AMBR. PARÉ, XI, 15 ds HUG.) — 1601, O. de Serres, ibid.; empl. comme qualificatif de storax au XVIIe s. (H. ROY, Vie, mode et costume au XVIIe s., Paris, 1924, glossaire, p. 422) — 1847, BOISTE; repris comme subst. dep. 1835, Ac. Empr. au lat. médiév. calamita (av. 1161 ds Mittellat. W. s.v., 51, p. 20) issu du b. lat. calamites attesté dans le syntagme storax [styrax] calamites (447, Cassius Felix ds TLL s.v., 121, 7), transcr. du gr.« styrax en roseau » [on transportait le styrax dans un roseau].
1. calamite [kalamit] n. f.ÉTYM. Av. 1590; calemite, 1265; lat. médiéval calamita, du bas lat. calamites (storax) « styrax en roseau », du grec kalamos, « roseau ».❖1 Vx. Résine tirée des roseaux.2 Paléont. Plante cryptogame fossile très répandue dans les terrains houillers. || Les calamites ressemblent aux prêles actuelles.3 Zool. Crapaud des roseaux.❖HOM. 2. Calamite.————————2. calamite [kalamit] n. f.❖1 Vx. Pierre d'aimant, que l'on plaçait dans un roseau pour la faire flotter. — Par ext. Boussole.1 Voyez à la calamite de votre boussole.Rabelais, le Quart Livre, 18.2 Faustroll, l'œil sur la calamite, conclut que nous ne devions plus être très éloignés du nord-est de Paris.A. Jarry, Gestes et Opinions du docteur Faustroll, Pl., p. 684.2 (1611). Marne, argile blanchâtre qui, mise dans la bouche, stimule la sécrétion de la salive.❖HOM. 1. Calamite.
Encyclopédie Universelle. 2012.